
La négociation d’un bail commercial à Toronto se gagne non pas sur le loyer de base, mais sur la maîtrise du Coût Total d’Occupation (CTO) et des clauses cachées.
- Les coûts additionnels (TMI) peuvent augmenter votre facture de 50% ou plus ; une analyse et un plafond sont non négociables.
- L’emplacement est un arbitrage stratégique : le prestige du centre-ville a un coût élevé en temps de trajet et en loyer par rapport à des pôles comme Markham.
- Une bonne cote de crédit (covenant) et un engagement à long terme sont vos meilleurs leviers pour obtenir des allocations d’aménagement substantielles.
Recommandation : Exigez toujours les relevés détaillés des TMI des trois dernières années et faites auditer chaque clause par un expert avant de signer quoi que ce soit.
Chercher un espace commercial à Toronto peut vite ressembler à un parcours du combattant. Vous trouvez l’emplacement idéal, le loyer affiché semble raisonnable, et vous commencez à imaginer votre entreprise prospérer. Pourtant, pour de nombreux entrepreneurs, le rêve se transforme en cauchemar financier lorsque les premières factures arrivent, gonflées par des coûts additionnels imprévus. La discussion se focalise souvent sur le prix au pied carré, une platitude qui masque la véritable complexité du marché torontois.
On vous conseille de « bien lire le bail » ou de « penser à l’emplacement », mais ces conseils génériques sont insuffisants face à la réalité d’un écosystème immobilier où chaque ligne du contrat peut cacher un risque. La vraie bataille ne se livre pas sur le loyer facial, mais sur une myriade de frais annexes, de clauses restrictives et de responsabilités futures. De la gestion des taxes foncières (TMI) à l’obtention d’une allocation pour vos aménagements, en passant par les risques d’expulsion liés au redéveloppement urbain, la partie est bien plus complexe qu’il n’y paraît.
Mais si la clé n’était pas de négocier plus durement le loyer, mais de négocier plus intelligemment l’ensemble du contrat ? Cet article adopte la perspective d’un courtier spécialiste du Grand Toronto (GTA). Notre objectif n’est pas de vous donner des conseils superficiels, mais de vous armer d’une compréhension stratégique du « coût total d’occupation ». Nous allons décortiquer les leviers de négociation que les propriétaires espèrent que vous ignoriez, vous montrer comment transformer les faiblesses apparentes du marché en avantages, et vous donner les outils pour anticiper les pièges avant qu’ils ne se referment.
À travers une analyse détaillée des coûts réels, des choix d’emplacement stratégiques et des clauses contractuelles essentielles, ce guide vous fournira une feuille de route pour sécuriser un bail qui protège votre entreprise et favorise sa croissance, plutôt que de drainer ses ressources.
Sommaire : Négocier un bail commercial à Toronto : la stratégie complète
- Loyer net vs loyer brut : pourquoi votre facture réelle sera 50% plus élevée que le prix affiché ?
- Downtown ou Markham : quel emplacement pour réduire le temps de trajet de vos employés de 30 min ?
- Comment obtenir 50 $ du pied carré d’allocation d’aménagement de votre propriétaire ?
- Le risque de la clause de redéveloppement qui peut vous expulser avec 6 mois d’avis
- Sous-louer vos bureaux excédentaires : les règles strictes à respecter à Toronto
- Louer un bureau : le coût caché des taxes foncières commerciales à Vancouver
- Pourquoi votre facture mensuelle d’Hydro ne suffit pas pour comprendre où vous perdez de l’argent ?
- Où installer votre siège social au Canada pour minimiser vos impôts corporatifs ?
Loyer net vs loyer brut : pourquoi votre facture réelle sera 50% plus élevée que le prix affiché ?
L’une des plus grandes erreurs des locataires commerciaux à Toronto est de se focaliser sur le « loyer de base » affiché. Ce chiffre, souvent attractif, ne représente qu’une partie de votre coût total. La majorité des baux commerciaux dans le GTA sont des baux « nets », ce qui signifie que vous payez le loyer de base PLUS une part proportionnelle des coûts d’exploitation de l’immeuble. Ces coûts, connus sous l’acronyme TMI (Taxes, Maintenance, Insurance), peuvent facilement ajouter 40 à 60% à votre facture mensuelle.
Le TMI inclut les taxes foncières municipales, l’assurance de l’immeuble, et tous les frais d’entretien (nettoyage des aires communes, déneigement, sécurité, gestion, etc.). Contrairement au loyer de base qui est fixe, le TMI est variable et peut augmenter chaque année. Sans une négociation adéquate, vous donnez un chèque en blanc à votre propriétaire. Le concept de loyer effectif net exclut ces coûts d’exploitation, ce qui explique l’écart majeur entre le prix annoncé et la réalité financière.
La maîtrise de ces coûts additionnels est le premier champ de bataille de votre négociation. Un propriétaire peut être inflexible sur le loyer de base, mais beaucoup plus ouvert à discuter des modalités du TMI. Votre objectif est de transformer l’incertitude en prévisibilité. Cela passe par une analyse rigoureuse des coûts passés et la mise en place de garde-fous pour l’avenir. Une clause de plafond sur les augmentations, par exemple, peut vous sauver de hausses imprévues et potentiellement dévastatrices pour votre budget. C’est un point de défense proactive essentiel.
Plan d’action : Négocier les frais additionnels (TMI)
- Analyse des relevés : Demandez les relevés détaillés des TMI des 3 dernières années pour analyser les tendances et identifier les postes de dépenses inhabituels.
- Plafonnement des augmentations : Négociez un plafond (cap) sur les augmentations annuelles des coûts d’exploitation. Visez un maximum de 5% par an pour éviter les mauvaises surprises.
- Droit d’audit : Exigez une clause de droit d’audit vous permettant de vérifier les factures et la comptabilité du propriétaire concernant les charges une fois par an.
- Frais d’administration : Identifiez et négociez la suppression des frais d’administration, qui représentent souvent 15% des coûts TMI totaux et sont une source de profit cachée pour le propriétaire.
- Exclusion des dépenses en capital : Demandez l’exclusion formelle des dépenses en capital (ex: remplacement du toit, rénovation du lobby) du calcul de votre part des frais. Vous louez l’espace, vous ne le possédez pas.
Ignorer le TMI, c’est comme acheter une voiture en ne regardant que le prix d’achat, sans tenir compte de l’essence, des assurances et de l’entretien. En vous concentrant sur la structure complète des coûts, vous passez d’un simple locataire à un véritable stratège immobilier.
Downtown ou Markham : quel emplacement pour réduire le temps de trajet de vos employés de 30 min ?
Le choix de l’emplacement de votre bureau à Toronto n’est plus seulement une question de prestige ou de proximité avec les clients. C’est devenu un arbitrage géographique complexe entre le coût du loyer, l’accès à un bassin de talents et, de plus en plus, le temps de trajet de vos employés. Une adresse dans le Financial District est prestigieuse, mais elle implique des loyers élevés et des trajets souvent longs et coûteux pour une main-d’œuvre qui vit de plus en plus en banlieue.
À l’inverse, des pôles d’affaires comme Markham, Vaughan ou Mississauga offrent des loyers significativement plus bas et des temps de trajet réduits pour une large partie des travailleurs qualifiés du GTA. Cette décision a un impact direct sur votre capacité à attirer et retenir les talents. Un trajet plus court et moins stressant est un avantage concurrentiel majeur dans le marché du travail actuel. L’analyse doit donc dépasser le simple coût au pied carré pour intégrer le « coût humain » de l’emplacement.

Comme le montre cette visualisation, les infrastructures de transport comme le réseau GO Transit et les futures lignes de métro redéfinissent constamment l’accessibilité des différentes zones. Un bureau à Markham peut être mieux connecté à un bassin de talents plus large qu’un bureau mal situé au centre-ville. La décision doit être basée sur une analyse de données : où vivent vos employés actuels et futurs ? Quels sont les temps de trajet moyens via les transports en commun et la voiture ? Quels sont les projets d’infrastructures à venir ?
Ce tableau comparatif illustre clairement les compromis à faire. Il met en lumière que, selon une analyse du marché de l’Ontario, le choix entre le centre-ville et un pôle suburbain est un calcul stratégique avec des implications financières et humaines profondes.
| Critère | Downtown Toronto | Markham |
|---|---|---|
| Loyer moyen/pi² net | 35-45 $ | 18-25 $ |
| Accès transport en commun | Métro + PATH + GO | GO Transit + Bus VIVA |
| Bassin de talents (30 min) | 2.9M | 1.2M |
| Temps moyen de trajet | 35 minutes | 25 minutes |
| Incitatifs fiscaux | Limités | Programme municipal tech |
En fin de compte, le « meilleur » emplacement est celui qui offre l’équilibre optimal entre le coût pour l’entreprise et la qualité de vie pour ses employés. Une analyse approfondie peut révéler qu’un loyer plus bas en périphérie, combiné à une meilleure satisfaction des employés, génère un meilleur retour sur investissement qu’une adresse prestigieuse au centre-ville.
Comment obtenir 50 $ du pied carré d’allocation d’aménagement de votre propriétaire ?
L’un des leviers de négociation les plus puissants, mais souvent sous-estimé, est l’allocation d’aménagement locatif (Tenant Improvement Allowance ou TI). Il s’agit d’une somme d’argent que le propriétaire vous accorde pour construire ou rénover votre espace selon vos besoins. Plutôt que de payer de votre poche pour les cloisons, la peinture, l’électricité et le plancher, vous utilisez l’argent du propriétaire. Dans le marché actuel de Toronto, obtenir une allocation substantielle est tout à fait réaliste, à condition de savoir comment la négocier.
Le montant que vous pouvez obtenir dépend de trois facteurs principaux : la solidité de votre entreprise (votre « covenant »), la durée de votre bail, et le taux de vacance de l’immeuble. Un propriétaire sera beaucoup plus enclin à investir dans un locataire financièrement stable qui s’engage pour 7 ou 10 ans, surtout si plusieurs autres locaux de l’immeuble sont vides. Votre solidité financière est un atout majeur ; ne la sous-estimez pas.
Comme le souligne l’experte Ruth Fischer de CBRE dans une analyse des perspectives du marché, la flexibilité des propriétaires a changé :
Dans le marché actuel de Toronto, les propriétaires sont plus flexibles sur les allocations d’aménagement que sur le loyer de base. Un bail de 7-10 ans avec une entreprise solide peut justifier 50-75 $ du pied carré.
– Ruth Fischer, CBRE Québec – Perspectives 2024
Pour maximiser votre allocation, ne vous présentez pas les mains vides. Préparez un plan d’aménagement préliminaire et obtenez des soumissions d’entrepreneurs. Cela montre au propriétaire que vous êtes sérieux et que votre demande est basée sur des coûts réels, pas sur une estimation fantaisiste. C’est un levier de négociation concret qui démontre votre professionnalisme.
Étude de Cas : Négociation réussie d’une allocation d’aménagement à Toronto
Le cabinet d’avocats Blakes a récemment conseillé une entreprise technologique pour un bail de 10 ans au centre-ville. En s’appuyant sur plusieurs atouts clés, ils ont transformé la négociation. En mettant en avant la solidité financière exceptionnelle de l’entreprise (un covenant de type AAA), la longue durée de l’engagement, et en exploitant le taux de vacance de 15% dans l’immeuble, ils ont obtenu un résultat remarquable. La négociation a abouti à une allocation de 65 $ par pied carré, bien au-delà des standards. De plus, ils ont sécurisé une clause permettant de convertir tout montant d’allocation non utilisé en trois mois de loyer gratuit, offrant une flexibilité financière additionnelle. La clé de ce succès a été de présenter un plan d’aménagement détaillé, appuyé par des soumissions d’entrepreneurs indépendants, prouvant le sérieux et la crédibilité de la demande.
N’oubliez pas non plus de négocier la possibilité de convertir l’excédent d’allocation en mois de loyer gratuit. C’est une clause astucieuse qui vous offre une flexibilité précieuse si vos coûts d’aménagement s’avèrent inférieurs à ce qui était prévu.
Le risque de la clause de redéveloppement qui peut vous expulser avec 6 mois d’avis
Toronto est une ville en perpétuelle construction. Ce dynamisme, bien que positif pour la ville, cache un risque majeur pour les locataires commerciaux : la clause de redéveloppement (ou de démolition). Insérée dans de nombreux baux, surtout pour des immeubles plus anciens ou sous-utilisés, cette clause donne au propriétaire le droit de résilier votre bail avec un préavis relativement court (souvent 6 à 12 mois) s’il décide de démolir ou de rénover en profondeur l’immeuble, généralement pour construire des condos.
Vous pourriez avoir investi des centaines de milliers de dollars dans votre aménagement, construit une clientèle locale, pour ensuite être forcé de déménager prématurément. Ce n’est pas un risque hypothétique. Avec plus de 3 000 unités résidentielles en développement qui impliquent la démolition d’espaces commerciaux existants selon les données de la Ville de Toronto, la probabilité est bien réelle. Ignorer cette clause, c’est jouer à la roulette russe avec votre entreprise.

La défense proactive est votre seule option. Avant même de signer le bail, vous devez enquêter. Vérifiez le zonage de la propriété et consultez le portail de développement de la Ville de Toronto pour voir si des demandes de permis ont été déposées pour l’immeuble ou les propriétés avoisinantes. Ensuite, la négociation de la clause elle-même est cruciale. Ne l’acceptez jamais « telle quelle ».
Votre objectif est de rendre l’exercice de cette clause si coûteux et contraignant pour le propriétaire qu’il y réfléchira à deux fois. Exigez un préavis beaucoup plus long (18-24 mois), une compensation financière substantielle qui couvre non seulement la valeur non amortie de vos aménagements mais aussi vos frais de déménagement et la perte d’achalandage. Vous pouvez également négocier un droit de premier refus pour un espace commercial dans le nouveau projet. Ces mesures ne peuvent pas empêcher le redéveloppement, mais elles vous protègent financièrement et vous donnent le temps de vous relocaliser sans précipitation.
En fin de compte, un loyer attractif ne vaut rien si votre bail peut être anéanti du jour au lendemain. La sécurité et la stabilité de votre emplacement sont un actif intangible qui doit être protégé avec la même vigueur que vos actifs financiers.
Sous-louer vos bureaux excédentaires : les règles strictes à respecter à Toronto
Dans un monde des affaires en constante évolution, la flexibilité est reine. Vos besoins en espace peuvent changer rapidement : croissance fulgurante, adoption du travail hybride, ou ralentissement économique. Se retrouver avec des milliers de pieds carrés excédentaires que vous payez chaque mois peut devenir un fardeau financier. La sous-location apparaît alors comme une solution évidente. Cependant, à Toronto, ce processus est encadré par des règles strictes définies dans votre bail et dans le Commercial Tenancies Act de l’Ontario.
La première règle d’or est que vous ne pouvez pas sous-louer sans le consentement écrit du propriétaire. Celui-ci ne peut refuser son consentement de manière « déraisonnable », mais il a le droit d’évaluer la solidité financière et la nature de l’activité de votre sous-locataire potentiel. Il voudra s’assurer que le nouvel occupant ne concurrence pas un autre locataire de l’immeuble et qu’il est capable de payer le loyer.
Il est crucial de comprendre la différence entre une sous-location et une cession de bail. Dans une sous-location, vous restez le locataire principal, entièrement responsable envers le propriétaire du paiement du loyer et du respect de toutes les clauses du bail. Le sous-locataire, lui, n’a de contrat qu’avec vous. Si votre sous-locataire fait défaut, c’est à vous d’assumer les pertes. Cette structure peut être avantageuse si vous prévoyez de réoccuper l’espace plus tard, comme le montre l’expérience de certaines entreprises post-pandémie.
Étude de Cas : La différence stratégique entre sous-location et cession en Ontario
Une distinction juridique clé en Ontario est que, contrairement à d’autres provinces, la cession d’un bail commercial ne libère pas automatiquement le locataire original de ses obligations. Cette libération doit être explicitement négociée avec le propriétaire. Face à cette réalité, une entreprise technologique de Toronto a fait un choix stratégique après la pandémie. Au lieu de céder son bail et de potentiellement rester garante, elle a opté pour la sous-location de 50% de son espace. Cette décision lui a permis de conserver le contrôle sur son bail principal, lui assurant la possibilité de reprendre l’espace en cas de croissance future. Le résultat fut un montage financier astucieux : l’entreprise a maintenu son bail tout en ayant un sous-locataire qui couvrait 80% du loyer total pour une période de deux ans, allégeant considérablement son fardeau financier tout en préservant sa flexibilité à long terme.
Négociez proactivement votre droit de sous-louer dès la signature du bail initial. Tentez d’inclure une clause qui vous permet de conserver 100% du profit si vous parvenez à sous-louer à un loyer supérieur au vôtre. C’est une autre forme de défense proactive qui transforme un problème potentiel en une opportunité.
Louer un bureau : le coût caché des taxes foncières commerciales à Vancouver
Bien que notre analyse se concentre sur Toronto, un regard sur le marché de Vancouver offre une leçon cruciale sur le poids des taxes foncières, un enjeu tout aussi critique en Ontario. À Vancouver, les taxes foncières commerciales ont explosé dans certains quartiers, forçant des entreprises à fermer ou à déménager. Cette situation illustre parfaitement comment un coût « additionnel » peut devenir le principal fardeau d’un locataire. Cette leçon est directement transposable au marché torontois, où le système d’évaluation de la MPAC (Société de l’évaluation foncière des municipalités) est le moteur de vos taxes.
À Toronto, votre part des taxes foncières est incluse dans le TMI et est calculée en fonction de la valeur de l’immeuble déterminée par la MPAC. Ces évaluations sont mises à jour tous les quatre ans et peuvent entraîner des augmentations spectaculaires de vos charges, même si votre loyer de base reste stable. De plus, une rénovation majeure de l’immeuble ou la vente de celui-ci à un prix élevé peut déclencher une réévaluation et, par conséquent, une hausse de vos taxes.
La gestion de ce risque fiscal est une composante essentielle de votre stratégie de coût total d’occupation. Ne considérez jamais l’estimation des taxes fournie par le propriétaire comme une vérité absolue. Demandez toujours à voir les avis de cotisation de la MPAC des dernières années pour comprendre la tendance. Les augmentations récentes des loyers commerciaux en Ontario, même modestes, sont souvent amplifiées par des hausses de taxes bien plus importantes.
Il est possible de contester l’évaluation de la MPAC, mais c’est un processus complexe. Une clause astucieuse à négocier dans votre bail est un droit de contester conjointement l’évaluation avec le propriétaire, en partageant les frais et les économies potentielles. Comparez également les taux de taxe entre les différentes municipalités du GTA. Un déménagement de Toronto (code 416) à Mississauga ou Vaughan (code 905) peut représenter une économie de 20 à 25% sur la facture de taxes foncières, un montant loin d’être négligeable.
En somme, la leçon de Vancouver est claire : ne sous-estimez jamais l’impact des taxes foncières. Une analyse proactive et une négociation intelligente des clauses relatives à la MPAC peuvent vous protéger d’une bombe à retardement financière.
Pourquoi votre facture mensuelle d’Hydro ne suffit pas pour comprendre où vous perdez de l’argent ?
Dans un bail commercial net, les coûts des services publics (hydro, chauffage, climatisation) sont généralement refacturés au locataire. La méthode de facturation, cependant, peut faire une énorme différence sur votre facture finale. De nombreux baux stipulent que les coûts d’énergie sont répartis entre les locataires au prorata de la superficie qu’ils occupent. Cette méthode est simple pour le propriétaire, mais souvent injuste et coûteuse pour vous.
Imaginez que votre entreprise de technologie, avec ses serveurs fonctionnant 24/7, soit voisine d’un bureau administratif standard qui ferme à 17h. Si les coûts sont répartis au prorata, vous subventionnez la consommation de votre voisin. Votre facture mensuelle d’Hydro Toronto ne vous donnera aucune information sur cette injustice. Elle ne fait que refléter une répartition mathématique, pas votre consommation réelle. Pour vraiment comprendre où vous perdez de l’argent, vous avez besoin de données plus granulaires.

La solution est de négocier l’installation d’un sous-compteur (sub-meter) pour votre local. Cet appareil mesure précisément votre consommation d’électricité, vous assurant de ne payer que ce que vous utilisez réellement. C’est un investissement initial pour le propriétaire, mais c’est un point de négociation crucial pour tout locataire dont la consommation énergétique est susceptible d’être inférieure à la moyenne de l’immeuble.
L’impact financier peut être considérable, comme le confirme une analyse de CBRE Research. Ce n’est pas une petite optimisation, mais une véritable stratégie de réduction des coûts.
L’installation d’un sous-compteur peut réduire vos coûts énergétiques de 15 à 25% en ne payant que votre consommation réelle au lieu d’une répartition proportionnelle souvent désavantageuse.
– CBRE Research, Rapport sur l’efficacité énergétique commerciale 2024
Insister sur l’installation d’un sous-compteur lors de la négociation du bail est une démarche de défense proactive. Cela montre au propriétaire que vous êtes un locataire averti qui comprend les subtilités du coût total d’occupation et qui ne se contentera pas d’approximations coûteuses.
À retenir
- Le TMI est votre coût principal : Le loyer de base est une illusion ; les coûts additionnels peuvent doubler votre facture. Analysez, plafonnez et auditez-les.
- Le levier, c’est vous : Votre solidité financière (covenant) et la durée de votre engagement sont vos meilleures cartes pour négocier des allocations d’aménagement et autres avantages.
- Anticipez les risques futurs : Une clause de redéveloppement ou une hausse des taxes MPAC peuvent être plus dévastatrices qu’un loyer élevé. Négociez des clauses de protection dès le départ.
Où installer votre siège social au Canada pour minimiser vos impôts corporatifs ?
Après avoir analysé tous les coûts directs et indirects liés au loyer, à l’emplacement et aux services publics, la dernière pièce du puzzle stratégique est la fiscalité. Le choix de la municipalité pour votre siège social dans le Grand Toronto n’est pas anodin ; il a un impact direct sur le montant des taxes commerciales que vous paierez. Ces taxes, souvent combinées à des surtaxes de zone d’amélioration commerciale (BIA – Business Improvement Area), varient considérablement d’une municipalité à l’autre.
Comme nous l’avons vu, le coût total d’occupation est un concept large. La fiscalité locale en est une composante majeure. Une entreprise qui cherche à optimiser ses coûts ne peut se permettre d’ignorer ces différences. Une adresse à Toronto même (code 416) peut sembler prestigieuse, mais elle vient avec le fardeau fiscal le plus élevé de la région. En revanche, des municipalités comme Vaughan ou Mississauga offrent des taux nettement plus compétitifs.
De plus, de nombreuses municipalités de la « ceinture 905 » ont mis en place des programmes d’incitatifs fiscaux pour attirer des entreprises dans des secteurs clés comme la technologie ou les sciences de la vie. Ces crédits d’impôt ou subventions peuvent représenter des économies de plusieurs dizaines de milliers de dollars par an, un facteur qui doit absolument être intégré dans votre analyse comparative d’emplacement.
Ce tableau, basé sur des données publiques, illustre l’hétérogénéité fiscale au sein même du GTA. Il met en évidence que le choix d’une municipalité plutôt qu’une autre est une décision financière à part entière.
| Municipalité | Taux taxe commerciale | Surtaxe BIA | Incitatifs disponibles |
|---|---|---|---|
| Toronto (416) | 2.5% | 0.2-0.5% | Zones CIPA |
| Mississauga | 2.1% | Variable | Programme tech |
| Vaughan | 1.9% | Aucune | Crédit nouveaux emplois |
| Markham | 2.0% | 0.1-0.3% | Subvention sciences vie |
La négociation d’un bail commercial à Toronto est une partie d’échecs. En maîtrisant chaque pièce du jeu – du loyer net aux TMI, de l’allocation d’aménagement aux clauses de risque, et de la consommation d’énergie à la fiscalité locale – vous ne jouez plus pour survivre, mais pour gagner. Pour mettre en pratique ces conseils, l’étape suivante consiste à obtenir une analyse personnalisée de votre situation par un courtier qui défendra vos intérêts.
Questions fréquentes sur la sous-location commerciale à Toronto
Le propriétaire peut-il refuser ma demande de sous-location à Toronto?
Oui, mais son refus ne peut être déraisonnable selon le Commercial Tenancies Act de l’Ontario. Vous devez obtenir son consentement écrit et il peut exiger de pré-approuver le sous-locataire. Un refus serait considéré comme raisonnable s’il est basé sur la faible solidité financière du sous-locataire ou si son activité entre en conflit avec d’autres locataires.
Puis-je profiter financièrement d’une sous-location?
En Ontario, oui, sauf si une clause spécifique dans votre bail l’interdit. C’est un point clé à négocier dès le départ. Idéalement, visez une clause qui vous permet de conserver 100% du surplus de loyer si le loyer de votre sous-location dépasse votre loyer actuel. Certains propriétaires exigeront un partage 50/50 de ce profit.
Qui reste responsable envers le propriétaire?
Vous. Dans une sous-location, vous restez entièrement et solidairement responsable de toutes les obligations du bail principal, y compris le paiement intégral du loyer. C’est pourquoi il est crucial d’exiger une caution ou un dépôt de sécurité de votre sous-locataire, idéalement équivalent à 3 mois de son loyer, pour vous protéger en cas de défaut de sa part.